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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 17:43

Je fus nommé à Dame-Marie au mouvement en juin juillet 1967. J'avais demandé le poste de Dame-Marie parce que je connaissais de longue date la famille Janier qui y habitait pendant les vacances. Mme Janier veuve depuis longtemps exerçait le métier d'infirmière au Lycée Mauboussin de Mamers (Sarthe)

J'arrivais donc un peu en pays de connaissances, mais ne connaissais rien du Perche.

L'appartement de fonction était au-dessus de l'école, mais comme je n'avais pas grand-chose comme matériel, je prenais mes repas du soir et des week-end chez M.et Mme Brière, cultivateurs vivant dans le bourg. En fin de compte, je ne prenais que mon petit déjeuner dans le logement communal.

Cette entrée chez la famille Brière fut pour moi l'occasion d'être au coeur de la vie du village.Les Brière faisait office de cabine officielle de téléphone.

Et aussi de se retrouver autour du poste de télévision.

J'étais invité quelquefois à partager le repas le samedi soir ou du dimanche midi chez des parents.

Je n'avais pas de voiture et me déplaçait en Solex, pour aller faire les courses à Bellême.

La vie scolaire

Cette année fut pour moi un véritable plaisir. Plaisir d'enseigner et plaisir de partager la vie des habitants de Dame-Marie, petite commune bien vivante en cette année-là

Une classe unique de quatre niveaux : les CM, les CE et le CP et une fille qui était en section enfantine. C'étaient en fait 3 groupes : les grands, les moyens et les petits ......

Combien d'élèves ? je pensai 23 mais en regardant les photos je n'en dénombre que 16 ou 17.

Outre le travail quotidien, nous avons fêté le carnaval en faisant le tour des fermes, nous avons fait un voyage scolaire à Saint Malo et au Mont-Saint-Michel avec les habitants de la commune, une fête scolaire de fin d'année.

L'école a participé aux cérémonies du 11 novembre.

Deux épisodes ont marqué ma vie scolaire

La fabrication de l'encre violette : pas facile de mettre dans une bouteille avec un bec verseur de la poudre violette et de l'eau pour faire de l'encre qu'on versait dans les encriers. La blouse était nécessaire. Blouse que je portais tout le temps. Et pas facile pour les enfants d'écrire avec un porte-plume !

L'allumage du poêle à bois : Tous les après-midi d'hiver, on laissait le feu s'éteindre et le soir après la classe deux élèves à tour de rôle nettoyaient le poêle, vidaient les cendres dans le potager et préparaient le feu pour le lendemain. Dès mon réveil, je descendais dans la classe pour allumer le poêle. Et parfois quand je redescendais préparer mes tableaux et mon matériel, la classe était enfumée ou le poêle éteint. Tout était à refaire.

Les enfants avaient de la route à faire à pied, surtout ceux qui habitaient loin du bourg et les parents ne les déposaient pas en voiture. La grille était ouverte très tôt et j'entendais les enfants dans la classe, dans la cour ou sous le préau, alors que je prenais mon petit-déjeuner.

Je traversais la place avec un petit groupe d'enfants pour aller à la cantine qui se tenait dans une salle contiguë à la salle des fêtes et où nous attendait la cantinière : Une pièce bien chaude et une bonne odeur ......

Il va de soi que je partageais ce repas avec les enfants, tout en les surveillant.

Les quelques habitants de la place aimaient bien voir les enfants traverser en rang par deux .......

Ils me l'ont dit, cela créait une animation.

Je ne me rappelle pas avoir puni beaucoup. Les enfants étaient calmes.

Ma journée de travail était non-stop du matin au soir et à cette époque on travaillait aussi le samedi toute la journée, mais pas le jeudi ......

Le rythme de cette année scolaire a été brisée par les grèves de mai 1968 et en tant qu'instituteur syndiqué j'ai fait grève, ce qui n'était pas du goût du Maire, qui me le dit directement, et sans doute de parents. Pour occuper cette période de désoeuvrement j'allais biner sur les terres de M. Brière.

Les activités extra-scolaires

Comme la famille Brière avait deux enfants qui, à cette date, étaient au lycée, le week-end je retrouvais Michel et Jean-Bernard qui avaient sensiblement le même âge que moi.

C'est ainsi que nous avons décidé de monter une troupe de théâtre avec les jeunes du village

Notre travail a débouché sur un spectacle en deux parties :

1ère partie : Histoires normandes de Guy de Maupassant contes joués par moi et Yves Bourdin

2ème partie : une vente de Guy de Maupassant jouée par Colette et Jean Pierre Bourgoin,Jean Bernard Brière et Bernard Simon

et Je croque ma tante d'Eugène Labiche les rôles étaient joués alternativement par : Jean-Bernard Bourgoin ou Arlette Renard, Michel Brière ou F.Renard, G.Beaumont, G. Guitton ou Annick Richard, Colette Bourgoin ou Colette Richard, Jean-Yves Bourdin ou J.Renard.

Les décors avaient été faits par Georges Janier. Je me demande encore nous avons pu en si peu de temps monter tout ce spectacle avec des jeunes pas toujours présents la semaine.

Nous avons joué, en avril 1968 à Dame-Marie, L'Hermitière, le Gué-de-la Chaîne.........

Avec les bénéfices, nous avons fait un voyage en juin à Paris et Versailles avec la troupe de théâtre. A notre retour, le soir assez tard, nous avons été ébahis de voir les pompiers éteindre un incendie sur la place. Une grange chez M. Bansard (?) brûlait.

Pourquoi ne suis-je pas resté ? N'ayant pas fait mon service militaire, pendant l'été 1968 une convocation est arrivée à l'école. Je devais faire ma "rentrée"au régiment à Metz en Lorraine. Le poste fut disponible et un collègue fut nommé pour la rentrée 1968.

J'ai effectué 3 semaines de service militaire puis fut réformé à la mi-septembre. Je fus nommé à la mi-septembre à l'école de Saint Aquilin de Corbion, près de Moulins la Marche.

Les noms qui me sont restés (il y a sans doute des erreurs)

Les enfants :

SE : Ronsin Isabelle

Les Petits : Jamois (garçon) et

Les Moyens : Renard,Kergosien (2) et .....

Les Grands : Jamois (fille), Ali Ferrat (enfant en nourrice chez les Brière) et .......

PS : Aujourd'hui je suis à Nantes, à la retraite. Après l'Orne, j'ai repris mes études supérieures et j'ai passé CAPES et l'agréation d'Histoire et ai terminé ma carrière dans un lycée à Nantes

une année scolaire à Dame Marie : 1967-1968 par François Perdrial instituteur  1967/1968
une année scolaire à Dame Marie : 1967-1968 par François Perdrial instituteur  1967/1968
une année scolaire à Dame Marie : 1967-1968 par François Perdrial instituteur  1967/1968
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une année scolaire à Dame Marie : 1967-1968 par François Perdrial instituteur  1967/1968
une année scolaire à Dame Marie : 1967-1968 par François Perdrial instituteur  1967/1968
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commentaires

B
Que de souvenirs. je me rappelle de ce temps Mai 68 en route pour Paris avec une simca 1000 et des jerricans d' essence pour faire Dame Marie Paris par securite etant donnée les greves<br /> Nous sommes allés aussi à la Sorbornne haut lieu de la contestation etudiante.
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